Philippe Laurent, Maire de Sceaux

En tant que maire et secrétaire général de l'Association des maires de France, quelle est, selon vous, la place du deux-roues motorisé dans nos villes ?

Le besoin de mobilité et de déplacement des habitants a beaucoup évolué ces dernières années. Même si l’usage de la voiture reste important dans les grandes villes, on constate une forte évolution de l’utilisation des deux-roues motorisés comme par exemple dans la métropole parisienne. Plusieurs raisons à cela : la congestion de la circulation automobile, les difficultés de stationnement, le coût moins élevé de l’utilisation des deux-roues et, accessoirement à mon avis pour les utilisateurs, les enjeux liés à l’environnement. Les deux-roues motorisés sont un mode de déplacement qui vient renforcer l'offre.

Quelles actions permettraient, selon vous, de mieux intégrer les deux-roues motorisés dans l’aménagement des villes et les politiques de mobilité ?

L’aménagement de l’espace public évolue lentement en fonction des changements d’habitudes des usagers, comme le développement d’alternatives à la possession d'un véhicule individuel (Autolib' et Vélib'), ou encore la recherche d’un meilleur partage de l’espace public entre tous les usagers : piétons, cyclistes, deux-roues, automobiles, …. Le développement des « zones de rencontre », par exemple, répond à cette recherche. Il doit mieux prendre en compte l’accroissement important des deux-roues motorisés en travaillant notamment sur la dangerosité éventuelle de la voirie (par exemple des ralentisseurs non appropriés), la lutte contre les nuisances sonores qui subsistent encore, et surtout le stationnement trop souvent anarchique. Des zones spéciales doivent être réservées (sur voirie et non sur trottoir), avec si possible des mécanismes de sécurisation. Les règles de stationnement doivent être connues et comprises, et leur non respect sanctionné, faute de quoi un rejet est probable de la part des autres usagers de l’espace public. A noter l’encouragement de certaines villes, comme Paris ou Sceaux, à l’acquisition de vélos électriques. Mais là encore, nous nous heurtons à la difficulté de la sécurité du stationnement.

                                                                                                                                                                                                                                                         La rédaction du Forum