Dossier mobilité > 16 Décembre 2015
Syndicat

Le SDED acteur de la transition énergétique

Interview de Jean Besson, Président du Syndicat Départemental d'Énergies de la Drôme (SDED).
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Il y a plusieurs années, le SDED a été le premier organisme à lancer un appel d’offres pour passer une partie de sa flotte en véhicules hybrides. Pourquoi ce choix ?

C’est une volonté, je dirais même un devoir pour une collectivité comme la nôtre de montrer l’exemple. Si le métier historique reste l’électrification rurale, nos missions ont évolué pour offrir aux communes de nouveaux services pour économiser l’énergie. Ce que nous faisons alors pour la planète nous le faisons aussi pour les finances communales. Le passage en véhicule hybride non pas en partie, comme vous le dites, mais sur la totalité de notre flotte va dans ce sens. D’ailleurs nous avons essuyé les plâtres à l’époque pour cette commande avec des constructeurs qui n’étaient pas habitués aux contraintes des marchés publics. Depuis, les choses se sont améliorées et le deuxième marché que nous venons juste de passer a été plus simple. Ce que je peux vous dire de notre expérience, c’est que nous avons après 3 ans d’utilisation par nos techniciens sur les routes sinueuses du département, tordu le cou à une idée reçue que ces voitures pouvaient manquer de fiabilité. Bien au contraire, nous n’avons rencontré aucune panne, ce que je ne n’aurais pas pu dire avec nos anciennes flottes de véhicules diesel !

 

C’est d’ailleurs à bord d’un véhicule hybride que le SDED participe depuis 2013 au rallye de Monte Carlo des énergies nouvelles. Pourquoi participer à un tel événement ?

Il n’est pas toujours facile pour nos collectivités de toucher le grand public. Pourtant à travers nos actions en faveur du développement durable nous espérons bien les motiver afin qu’eux aussi, à leur niveau, fassent des choix et adoptent des comportements qui vont dans le bon sens. La Drôme est une terre historique de rallye automobile notamment avec le Rallye de Monte Carlo. Notre engagement depuis trois ans sur sa version « énergies nouvelles » est un moyen d’attirer l’attention des médias et donc du grand public. Et ça marche ! Les retombées en termes de communication sont au rendez-vous. Et ce n’est pas fini. Si jusqu’à présent nous participions sur une voiture hybride, en 2016, notre équipage courra sur un véhicule 100 % électrique.

 

Vous avez également pour ambition de développer 113 bornes de rechargement pour véhicules électriques ou hybrides sur le département. Où en êtes-vous aujourd’hui ? En quoi cette démarche est-elle complémentaire aux autres acteurs du marché ?

Le déploiement de bornes de recharge par Energie SDED est en cours et nous devrions avoir tout installé d’ici fin 2017. Notre action est complémentaire à celle des autres opérateurs. Garant du service public de l’énergie dans la Drôme, notre philosophie est de disposer des bornes dans des secteurs où les opérateurs privés n’iraient pas. Cette démarche a plusieurs objectifs : apporter un service au-delà des grandes voies de communication pour rendre accessible la mobilité électrique à tous nos concitoyens tout en œuvrant à l’aménagement du territoire et en faveur du développement économique local. Je pense notamment au tourisme qui demain, j’en suis persuadé, connaîtra une clientèle de plus en plus sensible à la préservation de la planète. Il faudra être en mesure de leur apporter une offre correspondante. C’est ainsi que nous travaillons déjà avec l’Association des élus de la Route Nationale 7 pour une version verte de ce  « road trip » à la française.

 

Après avoir été Sénateur de 1989 à 2014, vous conservez un mandat national en qualité de Vice-Président de la Fédération Nationale des Collectivités Concédantes et Régies (FNCCR). Quel est le rôle de cette entité, et en quoi agit-elle pour un développement harmonisé des bornes de recharge en France ?

La FNCCR regroupe tous nos syndicats d’énergies. C’est, pour dire les choses, un lobby important en faveur de la défense du système français de la distribution de l’électricité qui est restée la propriété des collectivités, ce qui garantit une péréquation des tarifs et fait que l’électricité n’est pas plus chère mais aussi de même qualité dans la vallée que dans les montagnes de l’arrière-pays. Mais aujourd’hui, à l’instar de nos syndicats d’énergies, la FNCCR se doit d’être un acteur de la transition énergétique. Elle s’intéresse ainsi de plus en plus à la mobilité électrique. Son rôle n’est pas de faire mais plutôt d’aider et encourager ses adhérents à s’investir dans ce domaine. Tous ne sont pas au même stade que nous. La FNCCR est aussi un lieu où nous échangeons nos expériences. Avec une telle coordination nous sommes en mesure de couvrir la quasi-totalité du territoire national.