Dossier mobilité > 20 Mai 2016
ADEME

Interview de Bruno Lechevin*

Bruno Lechevin, Président de l'ADEME nous expose les axes d'engagement de l'agence en faveur du développement de la mobilité durable.
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Quelles sont les actions concrètes et les programmes structurants actuels de l’ADEME visant à orienter nos concitoyens vers une mobilité plus respectueuse de l’environnement ?

Notre action s’articule autour de deux axes : orienter la demande de déplacement vers les transports collectifs, les modes actifs (marche, vélo…) et les services à la mobilité et en parallèle, soutenir le développement d’une offre de véhicules et de services performants. Ainsi, avec nos propres programmes de recherche et le programme « Véhicules et transports du futur » des Investissement d’avenir, nous soutenons une offre innovante : technologies performantes pour les véhicules (motorisation, allègement), services de mobilité (covoiturage, applications de mobilité par exemple). Nous accompagnons par ailleurs les démarches d’organisation et d’optimisation de la mobilité : plans de déplacements d’entreprises, d’administrations... Enfin, nous travaillons sur les différents leviers permettant d’inciter au changement de comportement : conseils en mobilité (expérimentation en cours à Grenoble), aides financières (comme l’indemnité kilométrique vélo), information sur les consommations et émissions des véhicules (site internet carlabelling).

 

Dans un avis sur la mobilité 2030-2050, vous indiquiez la nécessité de développer un mix énergétique incluant électricité, gaz, biocarburants et hybridations. Quelle est la place selon vous pour l’hydrogène dans la transition énergétique des transports en France ? 

L’hydrogène présente l’intérêt d’une énergie complémentaire aussi bien pour des véhicules à combustion interne que pour des véhicules électriques. C’est un vecteur tout particulièrement intéressant de développement de l’électromobilité, du fait des services rendus supplémentaires : plus grande puissance du véhicule, prolongation d’autonomie, rapidité de recharge. Ainsi, de nombreux projets de R&D sont en cours dans les domaines routier (véhicules utilitaires, poids lourds, bus), de la logistique (engins de manutentions, chariots) et du transport fluvial et maritime (navettes, bateaux). Il y a également toute une infrastructure à développer, avec des logiques véhicule / bâtiment et véhicule / réseau. De ce fait, dans notre vision climat-énergie, nous envisageons le déploiement à grande échelle de l’hydrogène dans les transports plutôt à un horizon plus lointain que le GNV ou les véhicules électriques à batteries.

 

Pourquoi avez-vous signé une convention visant à la promotion nationale du disque vert, qui offre 2 heures de stationnement en voirie aux véhicules GPL, GNV, électriques, hybrides, flexfuel E85 ou à ceux utilisés en autopartage ?

Si la priorité est de réduire les voitures en ville, on ne peut pas totalement les exclure. Il faut donc inciter les citoyens à choisir des véhicules plus respectueux de l’environnement ou à optimiser l’usage de leur véhicule. Le disque vert est un des outils pour faciliter ce changement.

* Interview publiée dans le Journal Air Libre n°18 (avril-mai 2016)